J’avais prévu de parler des fêtes de fin d’année aujourd’hui… mais l’actualité m’a rattrapée – merci les deux anticyclones stagnants sur le Groenland et la Grande-Bretagne ! -. Enfin bref, nous pensions connaître les tempêtes islandaises depuis notre arrivée, et en particulier depuis la semaine dernière où les écoles avaient même été fermées… mais en réalité tout cela n’était qu’un entraînement car hier – tin, tin, tin ! – arrivait sur l’Islande la plus grosse tempête que l’île ai connu depuis 25 ans, en 1991. Après donc les chutes de neige record, nous allions découvrir les rafales de vent records… Super ! Après avoir fait la connaissance d’un nouveau compagnon hivernal ce week-end, le blizzard, nous allions avoir l’insigne honneur de vivre un cyclone nordique – et pas n’importe lequel, un gros ! – de l’intérieur. Chouette !
Depuis ce week-end où nous nous sommes – bien malgré nous ! – retrouvés sur la route, enneigée et verglacée pour plus de fun, par temps de tempête et de blizzard pour emmener aux urgences Puffin Junior qui s’était coupé la pommette parce que son frère l’avait poussé, nous avons compris qu’en hiver, nous devions toujours garder un oeil sur la météo. Et à peine rentrés déjà, tard dans la soirée, après une journée de galère sur des routes impraticables et/ou coupées par la sécurité civile, le bulletin météo émet un bulletin d’alerte : une grosse tempête est prévue pour la journée de lundi. Même pas peur : après la journée que nous venions de passer, nous ne pensions pas pouvoir connaître pire… eh bien nous nous trompions !
Toute la journée de dimanche, l’information se confirme : une très grosse tempête recouvrira l’Islande lundi. Nous observons la carte recouverte de rouge et imaginons un temps semblable à celui que nous avons traversé samedi. Décidément pensons-nous, l’hiver est bien une saison à tempêtes ici… et nous nous remémorons inévitablement le souhait du boss de M. Puffin qui espérait à la fin de l’été que l’hiver soit moins généreux en termes de vents que l’année dernière où il avait eu à changer un grand nombre de vitres dans ses serres. Nous ne semblons malheureusement pas en prendre le chemin…
Nous nous réveillons lundi matin en nous demandant ce que nous réserve la journée… et les choses se précisent rapidement. Dès mon arrivée à l’école, je discute avec la directrice qui m’explique que la tempête est annoncée comme la pire qu’elle ai jamais connue et me conseille de bien rester chez nous à partir de 15h. L’heure de confinement diffusé par les sauveteurs est 17h. Les écoles et jardins d’enfant demandent aux parents de venir récupérer leurs enfants en début d’après-midi… le ton est donné : la soirée et la nuit seront mouvementés !
Au boulot, M. Puffin sent la tension monter au fil des heures. Et pour cause, en discutant avec son collègue, il apprend que lors de la « legendary storm » de 1991, de nombreuses serres s’étaient littéralement envolées et les dégâts avaient été considérables. Son boss est inquiet… très inquiet. Il rentre le matériel dans le hangar et se renseigne sur la direction dominante du vent. Ses serres résistent mal aux vents d’Est/Sud-Est. À la pause café, la patronne lui montre un drapeau spécifique islandais pour mesurer la force des vents : un alignement de boules où chacune d’entre-elles successivement gonflée par les vents indique une puissance. Ce lundi matin, la photo montre la bannière entièrement au vent… déclenchant une vague générale de rires jaunes ! Puis une fois retourné au travail, M. Puffin reçoit un appel du propriétaire nous informant de l’arrivée de la tempête et nous indiquant les mesures de sécurité à respecter : comment garer la voiture, où placer les objets extérieurs pour les protéger du vent… et de ne pas rester dans la maison dans le cas où une vitre viendrait à se briser mais d’aller sonner à la maison voisine jaune pour nous abriter. Il les a visiblement prévenus. Chaque jour révèle ses gestes de solidarité… et plus nous apprenons à la connaître, plus nous apprécions la société que nous intégrons. La journée continue… jusqu’à la pause déjeuner. M. Puffin doit alors rentrer pour avoir le temps de calfeutrer la maison avant que nous ne nous ne nous installions tous pour une soirée bien au chaud.
À la mi-journée, le bulletin météo annonce désormais an « icelandic winter hurricane »… moi qui ai vécu aux Antilles, je commence à me poser des questions. Je n’ai vu aucun volet anti-cyclonique et les habitations islandaises sont en règle générale construites avec de grandes fenêtres… y’aurait pas comme un problème là ? Nous voyons des islandais qui installent leurs gros 4×4 – que dis-je 4×4, monstrer trucks plutôt ! – devant leurs façades vitrées… chacun sa méthode !
À 13h30, le vent semble avoir commencé à se lever. Nous récupérons Puffin Junior à l’école, puis petit Puffin junior et Mlle Puffin au jardin d’enfant… M. Puffin installe la voiture comme conseillé par le propriétaire et nous fermons soigneusement la maison. Voilà, nous sommes prêts, tempête ou cyclone, à nous 2 ! Mais le vent est retombé. Tout l’après-midi est même plutôt très calme… le calme avant la tempête.
Et effectivement, vers 18h, les arbres prennent vie et s’agitent sous l’effet des bourrasques arrivantes. La neige vole et l’isolation du toit commence à craquer… c’est officiel, le vent s’est levé ! Nous avions bien entendu expliqué aux mini Puffins qu’il y allait y avoir du vent mais que nous étions tous bien en sécurité, mais évidemment, les bruits des rafales de plus en plus insistantes et les craquements de la maison distillent une mélodie légèrement anxiogène qui sape une partie de nos efforts de pédagogie. Malgré tout, les deux plus petits oisillons s’endorment sans aucun problème, la parole de papa et maman est encore d’or pour eux. Puffin junior a quant à lui plus de mal à plonger dans les bras de Morphée, il a évidemment plus conscience des éléments qui l’entourent et de leur danger potentiel… réel ou fantasmé.
Après moult discussions et explications, nos six petits yeux préférés ont fini par se fermer et nos petits se sont profondément endormis. Seuls les bruits extérieurs résonnent à l’intérieur, faisant vibrer les murs et craquer les charpentes. Sans volets, nous sommes aux premières loges pour observer, malgré l’obscurité, ce qu’il se passe dehors. Il paraît que les cyclones sont fréquents en hiver en Islande. Des cyclones accompagnés de chutes de neige. Je n’aurais jamais imaginé une telle combinaison… et pourtant c’est bien ce à quoi j’assiste ce lundi soir. Même Saint Thomas n’aurait pu que confirmer. Alors, cette tempête correspond elle vraiment aux critères météorologiques d’un ouragan ? Aucune idée. Je ne peux que constater les vents violents tournants… et puis c’est bien ce que le bulletin météo annonçait !
Cela étant, si les vents sont virulents, ils ne sont accompagnés d’aucun orage et donc aucun éclair ni coup de tonnerre ne vient s’ajouter à la partition des éléments, ce qui en fait une dépression cyclonique beaucoup moins bruyante que celles que j’ai pu connaître aux Antilles et nous nous endormons donc comme des bébés, les sens légèrement en veille tout de même.
Au réveil le lendemain matin, le vent souffle toujours, beaucoup moins soutenu et accompagné de pluies de coup-ci. La neige a quasiment disparu a de nombreux endroits – alors qu’il y en avait encore 50 cms la veille ! – et nous n’avons aucun dégât à déplorer. Un message de l’école nous attend dans notre boîte mail pour nous prévenir de sa fermeture pour la journée. Pour M. Puffin c’est différent, RDV au boulot à 13h, à la fin du confinement fixée à midi par les secours. Heureusement, les serres ont résisté. Il y a tout de même plus d’une centaine de vitres à changer ! En même temps, avec des vents aux alentours de 150 kms/h et des rafales à plus de 200 kms/h, ça n’a rien d’étonnant ! Résultat : atelier remplacement de vitres au programme pour les prochains jours. C’est un moindre mal, tout le monde est soulagé.
Le vent faiblira progressivement au fil des heures sans disparaître totalement. Les pluies quant à elles ont fini par cesser… au moins les routes seront totalement déneigées ! Demain la vie reprendra son cours… jusqu’à la prochaine tempête ? Pas de problème ! De toutes façons, il y a peu de chance qu’elle soit plus importante que celle-ci… À ce propos, petite blague islandaise : « Pourquoi ne nome-t-on pas les tempêtes hivernales en Islande comme c’est la tradition dans le reste du monde ? — Parce qu’il n’y aurait pas assez de lettres dans l’alphabet ! ». À bon entendeur…
P.S. : Je ne peux m’empêcher de vous la mettre celle-là tellement j’ai ri 😀
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La tempête était certes plus forte que samedi, mais c’était quand même beaucoup plus dangereux et risqué d’être samedi sur la route, qu’hier bien au chaud dans la maison 🙂 Ca pouvait souffler du blizzard autant que ça voulait, on s’en foutait ! Alors que samedi, aie aie aie!
Avis de turbulences dans le ciel islandais ? Vite tous les Puffins minis ou grands rentrent au nid !!!
En effet quand la nature se déchaine, mieux vaut lui laisser la place. Elle nous rappelle que nous sommes tout petit.
Et du coup, que sont devenus les bonshommes de neige ?
Ah bah a plus de bonhommes de neige… Mais de toutes façons avec les péripéties de samedi qui nous ont pris la journée et la préparation du sapin, le marché de Noël et les -15°C en journée dimanche, on avait pas pu faire le gros sapin prévu. Les minis-Puffins en avaient juste fait des ébauches en jouant dehors vendredi. Mais ce n’est que partie remise pour la prochaine fois 😉
L’avantage effectivement, c’est que les minis-Puffins découvrent la Nature sous son visage indompté ici. Ça change leurs perspectives et leur rapport au monde qui les entoure !
L’aventure a été chaude ! Enfin facon de parler….Lol
Cet ouragan ressemble au Blizzard, ces violentes tempêtes de foncent ncontré dans le grand nord américain.
Lors des cyclones tropicaux, ce qu’il y a à craindre se sont les habitations de tôles ou en bois qui s’envolent et defoncent vitres, voitures ….blessent et tuent.
Oui, on peut dire ça comme ça 🙂 Je suppose qu’on finit par s’y habituer… mais là, les Islandais étaient inquiets, et c’est ça qui était le moins rassurant 😀
Pour les tempêtes du grand nord américain, c’est possible, je ne suis pas une experte… les latitudes ne sont pas très éloignées.
Là, les islandais avaient peur que le vent ne projette des débris sur les vitres ou les voitures…un grand classique des grands vents. Et les secours sont partis à la recherche des touristes en plein treck toute la journée précédent la tempête !
Whaou… Petite trouille au passage ou pas ? Ayant des enfants, j’imagine que oui… Merci de nous faire vivre ton quotidien ! – Oui je me permets de te tutoyer, je suis comme ça moi, un sans gêne ! -.
Effectivement, « la plus grosse tempête depuis 25 ans » ça doit pas tellement rassurer et quand je lis « des rafales à 200 km/h » je me dis que vous devez avoir une cave ou un sous-sol avec des vivres pour tenir pendant des mois lol
Franchement, forcément un peu d’appréhension… heureusement, nous n’étions pas au plus fort de la tempête et nous nous sentions bien en sécurité dans la maison… même s’il n’y a ni cave ni sous-sol… et nous avons refais le plein de réserves – pour la semaine lol – 2 jours plus tard, juste au cas où 😉
P.S. : le tutoiement me va bien, je ne suis pas très « vous » non plus 🙂
Ce qui serait intéressant lorsque vous aurez d’autres tempêtes ou cyclones à affronter, c’est de relever dans les journaux ou sur votre baromètre les plus basses pressions. Car j’imagine que les dépressions doivent être très creusées dans ces régions …
Histoire d’avoir un peu plus froid dans le dos….
Alors à la prochaine !
Ha, j’avais jamais faut attention à ce genre d’info, c’est une bonne idée… Bon, ce n’étaient pas les mots que nous avions prévu d’apprendre en premier en islandais, mais faut savoir s’adapter 😉 Je vais voir si je les trouve pour celle-ci…
À ++