L’Islande est à la traîne de ses voisins nordiques dans le classement de la liberté de la presse

L'Islande se classe au 18ème rang du Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Les défis auxquels sont confrontés les médias islandais comprennent un petit marché vulnérable aux pressions politiques et économiques, un accès restreint à certaines zones et des inquiétudes concernant le financement gouvernemental favorisant les grands groupes médiatiques.

La Norvège en tête du classement

Selon le dernier rapport annuel produit par l'organisation internationale à but non lucratif et non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), l'Islande se classe au 18e rang du Classement mondial de la liberté de la presse. D’autres pays nordiques sont en tête. La Norvège arrive en tête de liste, suivie de près par le Danemark et la Suède.

Selon RSF, si les médias islandais bénéficient « à la fois d’un cadre législatif protecteur et d’une grande confiance du public », leur indépendance, fragilisée par la petite taille du marché, est menacée par « des intérêts politiques et économiques ».

Le rapport note que les journalistes des médias locaux sont vulnérables à l'influence des autorités et des entreprises locales : « Ces dernières années, le travail des journalistes a fait l'objet de critiques virulentes au Parlement, perçues par certains journalistes comme une forme de politique politique. pression. »

Restrictions injustifiées, conflits d’intérêts

Parmi les autres aspects du paysage médiatique islandais qui portent atteinte à la liberté de la presse, selon le rapport, figurent les restrictions injustifiées. Bien que le cadre juridique garantisse la liberté de la presse et l’accès du public à l’information, sa mise en œuvre peut faire défaut : « … comme on l’a vu en 2023, lorsque des restrictions insuffisamment justifiées ont été imposées à l’accès des journalistes aux zones sinistrées naturelles. »

Par ailleurs, alors que le gouvernement islandais cherche à apporter un soutien financier aux médias, RSF craint que ce soutien ne profite de manière disproportionnée aux grands groupes médiatiques, ce qui pourrait nuire à la diversité des médias.

« Alors que le journalisme d'investigation bénéficie d'un élan important suite à la couverture approfondie d'affaires majeures de corruption, les recettes publicitaires, limitées en raison de la petite taille du marché, ont chuté. Pour compenser ce déclin, le gouvernement a apporté un soutien financier sans précédent aux médias. Certains craignent cependant que ces fonds publics ne favorisent les grands groupes médiatiques au détriment du pluralisme médiatique.»

Les auteurs du rapport ont également exprimé leurs inquiétudes quant à l'influence du secteur de la pêche islandais : « Les grandes entreprises de pêche possèdent des médias, ce qui soulève des questions de conflit d'intérêts. De plus, depuis 2019, les journalistes qui ont couvert les Fishrot Files – des soupçons de corruption en Namibie par une grande entreprise de pêche – ont fait l’objet d’une campagne de diffamation et d’une enquête policière.