L’Autorité islandaise de la concurrence n’est pas équipée pour accomplir ses tâches essentielles en raison de coupes budgétaires, selon ses dirigeants. Le financement a diminué de 20 pour cent au cours de la dernière décennie, tandis que l’activité économique du pays a augmenté d’environ 40 pour cent.
Alors qu’Alþingi, le parlement islandais, débat d’un projet de budget pour 2024, l’Autorité a soumis un commentaire sur l’état de son financement, qualifiant la situation de la concurrence de « grave », rapporte Heimildin. Le commentaire est signé par le président Sveinn Agnarsson et le directeur Páll Gunnar Pálsson. Ils préviennent qu’en raison d’un financement insuffisant, l’Autorité ne peut pas assumer ses responsabilités conformément à la loi. En conséquence, ils ont dû établir des priorités et laisser de côté des catégories importantes. Malgré une croissance économique significative, l’Autorité emploie désormais moins de personnes qu’en 2014, tandis que son budget n’a pas suivi la hausse des coûts et des salaires. « Dans le même temps, de nouvelles tâches importantes ont été ajoutées, tandis que les exigences ont augmenté, par exemple en matière d’enquête sur les fusions », écrivent-ils. «Ces évolutions ont dépassé notre limite de tolérance.»
Le manque de concurrence nuit aux petites économies
L’Autorité de la concurrence poursuit en affirmant que les coupes budgétaires sont incompatibles avec le fait que la concurrence fait défaut sur de nombreux marchés islandais importants. L’Autorité a conclu de nombreuses enquêtes à l’appui de cette affirmation, dont beaucoup ont été confirmées par des décisions de justice. De tels obstacles à la concurrence peuvent être particulièrement dommageables dans les petites économies comme celle de l’Islande. Promouvoir la concurrence serait la bonne réponse à la situation économique actuelle, affirme l’Autorité, avec une inflation de 8 pour cent. « Dans nombre de nos pays voisins, les gouvernements ont fait des efforts pour renforcer les autorités antitrust », indique le commentaire.
À la suite du krach financier de 2008, l’interdépendance du secteur des affaires islandais est devenue très évidente. L’Autorité islandaise de la concurrence a par la suite mis en garde contre des menaces pesant sur la concurrence future alors que la dette des entreprises était en cours de restructuration et que l’économie se redressait lentement. Au cours des années qui ont suivi, l’Autorité est intervenue dans un certain nombre de cas, notamment dans le secteur de la pêche et du transport aérien.