À dada sur mon gobbygobb

Ils sont beaux. Ils sont indépendants. Ils sont musclés. Ils sont agiles. Ils sont trapus. Ils sont robustes. Ils sont poilus. Et depuis des mois nous leur tournions autour. Nous les observions, nous les écoutions, nous les avions même caressés parfois… Donc soyons francs, oui, nous aussi, nous avons succombé au charme des chevaux islandais. Voilà, c’est dit ! Alors il fallait bien que cela arrive un jour… et justement, au cours de nos pérégrinations cet été et des nombreuses 1ères fois qui les ont pimentées, celle-ci méritait bien que nous vous la racontions car elle restera marquée d’une pierre blanche – ou noire, d’accord… parce que va trouver une pierre blanche en Islande… ! – comme le jour où les Puffins sont montés pour la première fois sur ces magnifiques dadas ! Bon, ok, les deux plus petits minis Puffins avaient déjà tenté l’expérience au jardin d’enfant… mais j’y peux rien moi si « le-jour-où-3-des-5-Puffins-sont-montés-pour-la-1e-fois-sur-ces-jolis-dadas », ça sonne moins bien ! Enfin bref, c’était notre première fois donc, et nous l’avons soignée puisque nous avons enfourché nos nobles destriers ni plus ni moins que dans les champs de lave du lac Mývatn, sublimes par nature ! Tant et si bien que le décors était splendide, les chevaux étaient magnifiques, nos guides étaient parfaites… et puis il y avait nous, cavaliers du dimanche… forcément maladroits mais ravis d’être là !

Ceux qui sont déjà venus en Islande le savent bien – et ceux qui n’y ont encore jamais mis les pieds le savent également maintenant – : le cheval y est incontournable, omniprésent… que dis-je, c’est un monument ! Une longue tradition équestre existe et est soigneusement entretenue ici depuis que les Vikings ont foulé le sol de cette ile et ce jusqu’à aujourd’hui. Compagnon, cheval de trait ou dans l’assiette, il participe toujours activement au quotidien des Islandais, et reste profondément ancré dans leur mode de vie. Les enfants apprennent à monter très jeunes – dès l’âge de 5 ans – et du coup nous, parfaitement novices, nous oscillions entre impatience et appréhension pour cette première fois. Comme pour un premier RDV, nous arrivons avec vingt minutes d’avance et comme pour un premier RDV, nous garons la voiture à une distance étudiée avec une précision quasi scientifique : pas trop près du point de rencontre pour avoir l’air les plus à l’aise possibles… mais pas trop loin non plus pour bien signaler notre présence et observer ! Rapidement, nous pouvons voir deux cavalières – oui, nos futures accompagnatrices, pas de suspens – commencer à préparer et seller quelques chevaux. Deux autres voitures nous rejoignent assez vite et dix minutes avant l’heure prévue, nous décidons qu’il est temps de sortir et de nous approcher de l’enclos. Les minis Puffins sont ravis évidemment – ils n’attendaient que ça ! – et voudraient s’élancer directement sur les dadas droits devant eux… mais nous craignons nous légèrement que leur enthousiasme ne soit trop communicatif pour nos futures montures et réfrénons au mieux les ardeurs de notre marmaille, qui suit au mieux nos consignes parce que bon, au final, de près, un cheval, c’est impressionnant quand on a moins de 10 ans !

Une fois devant la clôture, nous nous présentons à nos hôtes – non, pas aux chevaux, aux guides, hein – et surprise pour bien commencer : nous nous sommes trompés de lieu de RDV. Eh oui, Saltvík – la famille d’éleveurs équestres qui nous accompagne – ont deux sites de ballades à cheval, dont le principal est à Húsavík, et avaient prévu de nous faire découvrir la côte Nord et la baie des baleines en sortie équestre cet après-midi là. Ça avait l’air carrément sympa aussi… mais on ne s’est pas compris. Et comme il est trop tard pour changer de site de promenade, nos accompagnatrices s’adaptent et préparent deux autres chevaux pour nous inclure à l’expédition sur place. Mais pourquoi deux ? Parce que, deuxième surprise : Melle Puffin et petit Puffin junior sont encore trop jeunes pour ce type de parcours. Mais pas de problème, elles partent à la recherche et parviennent à retrouver une bombe et une selle pour tout petit et organisent un tour personnalisé rien que pour eux ! Chapeau bas, merci encore à elles, la déception aurait été immense ! La famille Puffin se scinde donc en deux : après de rapides délibérations, je prends la direction de la randonnée en groupe avec Puffin junior et M. Puffin reste avec les deux plus petits pour le tour raccourci.

Tout semblait réglé et nous allions pouvoir débuter notre intrépide chevauchée. Du moins c’était ce que nous croyons, jusqu’à ce qu’arrive une étape cruciale que nous avions totalement zappée : il fallait en premier lieu monter sur nos canassons respectifs. Haha ! Puffin junior ne fait plus le fier du tout… et moi non plus pour être honnête. Les explications sont très claires pourtant… mais je devine aisément que la manœuvre ne sera pas aussi fluide lorsque viendra mon tour de l’exécuter – c’est mon petit doigts qui me l’a dit -. Et j’avais raison ! Si Puffin junior, aidé par nos chaperons, prend place assez rapidement, pour ma part, aussi à l’aise qu’une autruche agrippée à un trapèze de cirque avec des gants de boxe, chacune de mes tentatives se solde par un échec – et il est interdit de faire remarquer que le cheval islandais n’est pourtant pas le plus haut du monde… ! -. Devant l’impasse, nos accompagnatrices ont heureusement une solution radicale : un marche-pied salutaire… qui servira également aux deux autres membres inexpérimentés de notre petit groupe, ce qui m’a fortement rassurée, je dois bien le confesser. Bon, cette fois-ci, tout est ok. Très professionnelle, la cavalière qui nous guide prend Puffin junior avec elle pour ne prendre aucun risque pour sa sécurité. Nous écoutons les consignes pour pouvoir diriger un minimum les chevaux pendant la ballade, et c’est parti ! Petit Puffin junior et Melle Puffin regardent les chevaux se mettre en marche avec de grand yeux… tout en trépignant d’impatience de pourvoir en faire autant !

 

La ballade est plus qu’à la hauteur de nos espérances : nous traversons des paysages grandioses par des chemins que seuls les chevaux empruntent pour nous enfoncer à l’intérieur du champs de lave de Mývatn comme il serait difficile de le faire à pied. Parce que oui, le cheval islandais a la grande particularité, entre autres, d’être d’une agilité incomparable : élevé en quasi-liberté depuis son arrivée sur l’ile avec les Vikings, il s’est parfaitement adapté à son environnement et crapahute sans difficultés, même monté, sur des sols aussi accidentés que les champs de lave, là où les autres race chevalines se blesseraient. Il faut dire que le cheval islandais est singulier en plusieurs points qui le rendent vraiment unique. Nous ne sommes pas experts – loin de là ! -, mais ce que nous en avons déjà appris en dit long sur l’animal et son rapport aux hommes ici. Le cheval était la plus grande source de richesse des Vikings quand ils ont débarqué en Islande. À la fois compagnon, moyen de locomotion, outil de travail et source de nourriture, un lien exceptionnel s’en est crée entre l’homme et le quadrupède toujours vivace aujourd’hui. Pour le préserver de toute maladie dangereuse ou de tout croisement destructeur, le Parlement islandais – l’Alþingi – a voté en 982 les lois qui interdisent jusqu’à aujourd’hui encore toute importation de cheval en Islande. Il faut dire que les tentatives de croisement de l’époque avec des races d’origines orientales avaient failli décimer le cheptel. Il s’agissait donc alors d’une mesure d’urgence de préservation de l’espèce… et il en ressort aujourd’hui une race endémique de l’ile depuis plus d’un millénaire ! Et contrairement aux observations courantes, alors  que généralement, consanguinité rime avec défaults et irrégularités, des études vétérinaires se sont aperçues que le cheval islandais avait au fil des années éliminé les tares de son patrimoine génétique pour s’adapter au mieux à son environnement sans qu’aucun problème de consanguinité n’apparaisse ! De là à dire que le cheval islandais défie les lois de la Nature… en tous cas, son parcours est hors-norme, c’est certain. En plus de cela, le dada islandais possède 5 allures là où les autres races n’en possèdent que 3 ! Encore une fois, nous ne rentrerons pas dans les détails – d’autres sites sont spécialisés sur le sujet et expliquent bien mieux que nous le fonctionnement des différents pas équestres – mais dans la grilles des compétences de notre ami nordique, il faut rajouter le « tölt » et l’ « amble » aux traditionnels « pas », « trot » et « galops » universellement connus. Ça vaut quand même le coup de le noter… même si nous serions incapable de dire quelles allures nous avons essayées lors de notre ballade. Par ailleurs, en tant que novices, nous ne pouvons que confirmer la douceur de son caractère : la ballade a tout de même duré près de 3h, mais nous n’avons pas vu le temps passer ni n’avons éprouvé de difficultés dans l’exercice, même en gravissant ou redescendant les (petites) collines de notre parcours… le trajet avait été soigneusement étudié pour convenir aux cavaliers de tous niveaux ! À un moment, nous prenons même le temps de nous arrêter – sans descendre de notre monture… pas folle la guêpe, hein ! – au niveau d’un point de vue en haut d’une butte pour prendre quelques photos. So beautiful !! Con-for-table qu’on vous dit, le cheval islandais ! Tant et si bien que finalement, nous avons rapidement apprivoisé notre compagnon de route et Puffin junior se retourne même régulièrement pour m’adresser son plus beau sourire rempli de dents ! Je crois bien qu’il est content…

 » C’est MOOOOOON cheval ! », dixit Melle Puffin lorsqu’il fallut la descendre de sa monture…

Pendant ce temps, M. Puffin, petit Puffin junior et Melle Puffin découvrent eux aussi à leur manière les dadas sur lesquels ils ont si souvent eu envie de monter. Ce n’était pas prévu, mais nos guides se sont adaptées. Un cheval approprié est scellé avec un équipement le plus petit possible, et voilà Melle Puffin fière comme une princesse Viking qui savoure chaque pas du haut de son nouveau point de vue. Pour son âge, notre accompagnatrice prévoit une ballade d’une demi-heure… ce qui est déjà bien si l’on considère les capacités de concentration d’une enfant de 3 ans ! Mais Melle Puffin ne voyait pas du tout les choses ainsi elle, et au moment de descendre pour laisser la place à son frère qui avait attendu patiemment son tour, tous les talents de négociateurs de son papa ne suffirent pas à la convaincre de quitter « SON » cheval. Et le plus impressionnant dans tout ce charivari infantile, c’est que le cheval ne bouge pas. Non, parce que même nous, on pourrait perdre patience, hein, soyons honnêtes. Et bien lui, même en temps de crise infantile, avec un marmot volubile qui s’accroche sur son dos, il reste cool… ou en tous cas, il ne montre absolument pas ses états d’âme : respects ! Finalement, M. Puffin réussi tant bien que mal à effectuer le transfert et petit Puffin junior peut à son tour prendre de la hauteur et goûter aux joies de l’équitation. Lui non plus ne boude pas son plaisir – contrairement à Melle Puffin qui elle boude ostensiblement depuis qu’elle a rejoint le plancher des vaches – et montre tous les signes d’un petit bonhomme conquis… même encore aujourd’hui ! Voilà, c’est réussi, les minis Puffins veulent désormais tous les trois se mettre à l’équitation ! Bon en même temps, en Islande, c’est un grand classique dont nous ne comptions pas les priver.

Pour notre première sortie à dos de cheval en Islande, nous avons eu droit à deux ballades en une après-midi : les minis Puffins ont mis des heuuuuures à se raconter leurs promenades respectives, sans compter les innombrables débats pour savoir lequel avait été le « plus mieux bien » sur son cheval – débat sur lequel ils n’ont toujours pas adopté de position commune d’ailleurs ! -. Quoi qu’il en soit, nous n’avions jamais vu Mývatn comme ça. Et pourtant, nous y avons été plus d’une fois ! Le décors déjà sublime vu des sentiers traditionnels se dévoile sous d’autres angles insoupçonnés et avec une saveur particulière de liberté à dos de cheval. Une vraie découverte pour nous et une expérience que nous réitèrerons à la première occasion ! Et si vous n’êtes pas encore convaincu du pouvoir de séduction du cheval islandais, à coup sûr, son beau pelage d’hiver, lui, vous fera craquer !

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14 réflexions sur “À dada sur mon gobbygobb

  1. Haha quelle expédition !!!
    Voilà nos Puffins préférés à dos de cheval maintenant ! Mais quels purs-sangs ! En effet, nous avions déjà repéré la beauté de ces petits chevaux robustes qui ne craignent pas le froid (souvenirs de Noël 2016).
    Mais pour aller à la conquête de paysages d’exception, mieux vaut prévoir des montures exceptionnelles et qui sait, peut-être serez-vous un jour prêts à partir à la découvertes de terres nouvelles tels les vikings … D’ailleurs, à en voir leurs visages radieux, les minis Puffins semblent bien partants.

    • Je ne sais pas si nous en serons là un jour, mais sur un cheval, la découverte des panoramas était vraiment différente… sûrement une question de point de vue !

      Dans tous les cas, les minis Puffins apprendront à monter ces beaux chevaux, ils en ont trop envie. Et nous referons des ballades équestres… tous ensemble ce coup-ci 😉

  2. Je connais pas mal de centres équestres si ça vous intéresse. Je suis sûre qu ils doivent organiser des stages pour les enfants 😉
    Et sinon, pour l orthographe, ça s écrit « gobbedi gobb » 😀 l entreprise Byko en avait fait une publicité 🙂

    • Ah oui, on est mega preneurs ! Merci pour les infos 😉

      Haha… cette passion islandaise pour les versions pluri-multiples de chaque mots ou presque !! J’avais demandé à une collègue islandaise de me l’écrire, mais je suppose qu’une fois de plus, en fonction de la phrase, l’expression doit changer de forme et d’othographe 😀 Je note donc cette option dans mon petit calepin… et au pire, c’est encore plus authentique avec une coquille linguistique 😉

  3. Qu’est- ce qu’ils sont mignons ces cheveux islandais. La paysage est magnifique. On dirait que c’est le paradis sur terre. Vous avez vécu une très belle expérience. Je suis très contente pour les enfants. J’aimerai bien organiser un voyage en Island. C’est un pays qui fait rêver !

  4. Bonjour,

    Ca fait rever!!!
    nous partons en islande avec une demoiselle de 5 ans. A partir de quel age peut on faire des promenades à cheval?
    Je cherche de belles activités pour ma doudounette
    🙂

    • Bonjour,
      Là où nous sommes allés, ils ne faisaient pas participer aux ballades les enfants de moins de 6-7 ans… parce que le parcours n’était pas adapté. Mais les Islandais commencent à monter à cheval bien plus jeunes et en demandant à l’avance, je suis certaine qu’un programme adapté vous sera proposé pour votre petite puce. C’est ce qui a été fait pour les 2 plus petits minis 😉

      Bonnes découvertes, vous allez vous régaler 🙂

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