La météo en Islande

Pôle Nord, cercle polaire, tempêtes, pluie ou neige, soleil ou pas, etc… loin des conditions climatiques que nous avons l’habitude de cotoyer et encore plus loin de l’accueillante douceur des climats tropicaux, la météo islandaise peut-être aussi inhospitalière que sans égale lorsque les éléments se sont calmés. Et forcément, les questions ne manquent pas lorsque l’on prépare un voyage en Islande. Nous recevons d’ailleurs beaucoup de message de futurs visiteurs ou arrivants qui nous demandent quel temps il fait ici, ou si ce n’est pas trop compliqué à cause des conditions météorologiques… Et c’est vrai que le temps est un paramètre à prendre en compte lorsque l’on prévoit de se rendre en Islande, que ce soit pour une semaine ou pour dix ans. Alors pour notre guide des Puffins sur les voyages en Islande, on a décidé de vous dire tout ce que l’on sait sur la météo islandaise. Et pour faire votre valise, ne vous prenez plus la tête : RDV sur islande-zou !

Islande… ou l’adaptation à un environnement indompté

Déjà première chose importante, en Islande, c’est la nature qui commande et qui domine. Et ça c’est vraiment un gros changement difficile à accepter pour les continentaux que nous sommes ! En effet, ici il n’est pas rare par exemple que des bus se renversent à cause du vent… et ça ne choque personne, ça arrive c’est comme ça. Si vous nous lisez depuis quelques temps, vous avez du voir qu’on vous parle souvent de tempêtes, que ce soit nos premières tempêtes de neige, la grosse tempête de Décembre 2015, et bien d’autres qui se sont suivies. « De neige », « de vent », « de pluie », ou un peu de tout à la fois, les tempêtes menacent surtout entre l’automne et le printemps – oui, ça fait tout de même 3 saisons sur 4 en effet -. Il y en a pas trop en été, mais on ne sait jamais…

Quoi qu’il en soit, le vent est omniprésent – rares sont les journées sans la moindre brise -… et froid ! Le temps est également très humide, même lorsqu’il ne pleut pas… votre coupe-vent sera donc votre meilleur ami lors de votre séjour…

Et pourquoi y-a-t-il des tempêtes en Islande ?

Comme bien souvent, ces cyclones se forment sous les tropiques. Ils remontent ensuite avec le Gulf Stream sur l’Islande. Les tempêtes suivent donc ce célèbre courant marin vers le nord où elles ont plusieurs possibilités : soit elles dévient vers l’Ouest à la rencontre du Groenland, soit elles bifurquent vers l’Est pour aller jouer du sifflet en Norvège, soit enfin elles continuent sur leur lancée et ça sera pour la pomme des Islandais. Mais pas de panique, on a l’habitude.

Et concrètement qu’est ce qu’il se passe lors d’une tempête islandaise?

Les tempêtes peuvent être de plusieurs ordres mais il y a tout le temps un max de vent. En Islande le vent n’a qu’un seul obstacle : les montagnes – hum, les volcans plutôt -, vu qu’il y a peu de végétation. C’est donc fortement problématique pour tous les trajets, que ce soit en bus, à pied, en vélo, en voiture, en trottinette, en char-à-voile ou en ce que vous voudrez. Et comme si ce n’était pas déjà assez, avec ce gros vent il peut y avoir en supplément au choix : beaucoup de neige et dans ce cas-là vous pouvez être bloqué dans votre voiture ou beaucoup de pluie ce qui va diminuer fortement la visibilité, l’adhérence des véhicules et déclencher des crues. Quant aux tempêtes associées à de la neige, qu’il y ai effectivement chutes de neige ou que la neige se trouve déjà au sol, ça donne du blizzard. Et le blizzard, c’est vraiment une galère sans nom ! On a plusieurs fois été bloqué dans du blizzard… on a pas fait les fiers.

Dans les faits, pour de simples et évidentes raisons de sécurité, généralement, les islandais coupent les routes… mais le temps de les couper, vous pouvez passer entre les mailles du filet et vous retrouvez dans une belle galère. Lors de vos voyages si vous voulez connaitre l’état du réseau routier vous pouvez aller voir ici. Vous y trouverez l’ensemble des parcours ouverts ou pas ainsi que les conditions météorologiques de dernières minutes. D’ailleurs en hiver, il est préférable d’avoir quelques couvertures dans la voiture, juste au cas où vous resteriez bloqués – ça nous ai déjà arrivé à cause du blizzard -. Et pour les campeurs qui n’ont pas de toit en dur pour s’abriter, c’est pire – c’est pour ça qu’en Islande les camping ouvrent tard dans la saison et ferment tôt – : je vous laisse imaginez les nuits sous une tente avec des rafales de plus de 200 kms/h et des pluies diluviennes !

Dans tous les cas, vous pouvez vérifier sur ce site avant votre départ s’il y a une tempête en approche. Si ce n’est pas le cas, cela vous enlèvera une épine du pied. Bon ça c’est juste pour les tempêtes, mais c’est toujours bon à savoir. Noter qu’on peut zoomer sur la France aussi !

Comment je peux savoir le temps qu’il fera pendant mon voyage en Islande  ?

« Quand tu n’aimes pas le temps qu’il fait : attends 5 mns ! » – Proverbe islandais

En avance on ne peut jamais savoir quel temps il va faire en Islande. Pourquoi ? Tout d’abord parce que le temps change très rapidement ici. Et deuxièmement parce qu’il change très fortement d’un endroit à un autre – même s’il n’y a que 20 kms de distance entre les 2 – et qu’on peut vite avoir des surprises !

Quel temps il fait alors en Islande?

Pas de panique, heureusement, une fois que l’on a compris le principe de l’incertitude et accepté d’être flexible, il y a beaucoup de moyens disponibles pour savoir quel temps il fait en Islande, des sites Internet aux panneaux d’affichage : suivez le guide !

Se renseigner sur le bord des routes islandaise

Lorsque vous voyagerez en Islande, vous verrez des panneau d’affichage lumineux entourés de bleu un peu partout sur le bord des axes principaux. En blanc, vous pourrez lire la zone géographique concernée. À côté en jaune lumineux, vous aurez la direction du vent et sa vitesse générale. Enfin à gauche, vous aurez un autre nombre, celui-ci c’est la vitesse de pointe des rafales. Vous pourrez y lire la température aussi. Quand la vitesse du vent est écrite en rouge, il faut faire attention. Quand les deux vitesses du vent – la régulière et celle des rafales donc – sont écrites en rouge, il faut vraiment faire très attention. La vitesse est écrite en m/s… pour convertir rapidement en Km/h on multiplie par 3,6. Quand la route est fermée, vous verrez indiqué en rouge CLOSED sur ce panneau d’affichage lumineux. Quand c’est fermé à cause du mauvais temps, il y a généralement un gros 4×4 islandais de la sécurité routière avec gyrophare et 2 rangers dedans qui bloque la route.

Se renseigner sur internet

Là c’est très simple, il vous suffit d’aller sur le site officiel : vedur.is. À gauche, comme sur le site du réseau routier islandais, vous pourrez zoomer dans la zone qui vous intéresse pour avoir un aperçu plus détaillé. Vous pourrez aussi ajuster la barre du temps pour sélectionner l’heure approximative ou vous voulez connaître la météo. Ce site est vraiment très pratique. Si vous connaissez l’endroit exact pour lequel vous souhaitez jeter un oeil sur la météo en Islande, vous pouvez aussi aller directement dans « station list » qui regroupe toutes les stations météo de l’île – et il y en a un bon paquet vu que la météo n’est jamais anodine ! – et regardez en direct live le temps qu’il fait à cet endroit. Vous y trouverez toutes les informations utiles : la pluie, le vent, les rafales, les températures, les prévisions, l’humidité, la pression… Vous pourrez voir les prévisions météos et même un graphique qui retrace l’historique sur les dernières 24h ou des derniers 7 jours.  Très complet, c’est le site que consultent les islandais pour connaitre le temps qu’il fait avant de prendre la voiture pour aller à un endroit précis quand ils ont des doutes sur le temps qu’il va faire.

De plus – et c’est important ! -, vous y trouverez également les alertes météo ! Et croyez-nous, en automne, en hiver et au printemps il y en a souvent ! Une icône d’alerte diffuse donc les endroits où il y a ou va avoir un problème et le type d’évènement météorologique rencontré. Par exemple en cas de tempête, l’alerte va indiquer la zone par son nom – West Fjords par exemple – et l’étendue du problème : « strong gale » pour des grosses rafales de vent, « storm » quand ça devient une tempête, « hurricane » pour un ouragan. Et toujours avec un estimatif de la vitesse du vent en m/s. S’il y a des crues – comme des jokulhaups notamment -, ils l’annoncent aussi, avec les cours d’eau en crue et leur régions. S’il y a un gros risque volcanique en cours il est bien entendu également indiqué dans les alertes.

Pour consulter la carte des vents, c’est par ici. La direction du vent ainsi que sa force y sont indiqués sur une échelle blanche, puis verte, puis bleue et enfin violette, par ordre croissant de force. C’est bien pratique : en un coup d’oeil vous pourrez voir si ça va barder !

Vous trouverez aussi sa grande soeur pour les températures ici. Nous, on nous avait dit par exemple que les température passaient rarement en dessous de 0°C l’hiver. C’est pas toujours vrai, surtout dans le Nord… et ça vaut le coup de le savoir avant d’aller la bas, car avec certaines température polaires, dur dur de se faire une petite ballade au milieu de la lave fumante ! Il vaut mieux se rabattre sur d’autres visites… et il y a de quoi faire de toute façons !

Il y a enfin une autre carte très intéressante sur ce site pour le tourisme ici : celle de la couverture nuageuse sur toute l’Islande et de ses prévision d’évolution ! C’est évidemment très intéressant pour les aurores boréales et quand vous prévoyez d’aller faire une belle ballade avec de jolis points de vue – du coup chaque fois que vous partez en ballade ici -. Cela vous permettra d’anticiper et de faire des visites là ou le ciel est un le plus dégagé. Bon, le temps change très rapidement aussi et les prévisions restent des prévisions… mais ça peut fortement vous guider dans vos choix de visites.

Enfin, pour finir avec Internet, voici un autre site qui peut être utile : safetravel.is. Il retransmet des informations importantes pour la sécurité des voyageurs, comme les risques d’avalanches par exemple. Il vaut mieux le savoir et certaines de ces alertes ne sont pas sur le site officiel Veður. Il dispense aussi des conseils pour rendre votre voyage plus sur, que ce soit sur les routes ou pendant vos trecks, propose à la location des appareils pour faire des appels de détresse par radio si vous allez loin dans les highlands, etc.

Se renseigner dans les stations services

La plupart des stations services en Islande, comme celles de la marque N1 par exemple, proposent un monitoring de l’état des routes et de la météo dans son secteur . Ça permet de faire le point, notamment si vous n’avez pas accès à internet. C’est pratique et nous voyons beaucoup d’islandais regarder quelques secondes la météo sur ces télés, juste pour avoir quelques infos pour la suite de leur trajet.

Un petite anecdote des  Puffins sur l’importance de la météo

Au cas où on ne l’aurait pas assez dit – on ne sait jamais ! -, c’est important de se renseigner sur les prévisions météo en Islande parce qu’on n’est pas vraiment préparé à ce climat quand on ne le connait pas. Nous, nous en avons pleinement pris conscience 3 mois après notre arrivée ici. C’était un samedi matin calme à la maison, il faisait beau dehors et nous nous préparions à sortir. Et puis, un de nos mini Puffin a poussé l’autre, qui s’est légèrement ouvert sous l’oeil. Comme c’était le week-end et que nous ne connaissions pas encore tous les numéros d’urgence – au passage, en cas de pépin, 1er réflexe, le 112 ici comme ailleurs -, nous avons dû l’amener aux urgences à l’hôpital de Reykjavik, juste au cas-où… La route ensoleillée au départ était de moins en moins bonne, mais nous ne nous méfiions pas encore. Et puis moins d’une heure après le départ, nous nous sommes retrouvés en plein blizzard avec une visibilité parfois réduite à moins d’un mètre : en gros on y voyait plus rien ! Nous nous sommes retrouvés en pleine tempête de neige, obligé de nous arrêter pendant les bourrasques pour repartir à 10km/h quand on y voyait un peu plus. La voiture se déplaçait sous les assauts du vent, la chaussée étant fortement enneigée et glacée bien sûr… sinon, ça n’aurait pas été drôle. La route avait été coupée juste derrière nous et donc nous avions pu passer avant sans savoir ce qui se préparait. Tant bien que mal, nous avons pu rejoindre un endroit où le vent était moins fort et c’est là que nous avons vu en direct les rangers bloquer la route dans l’autre sens. On a mis plus du triple du temps normal pour arriver à l’hôpital, avec beaucoup de stress ! À Reykjavik – comme chez nous -, le temps était d’ailleurs très correct. Et puis évidemment, au moment de prendre le chemin du retour, la route était toujours fermée et on a dû attendre plus de 3h sa réouverture pour pouvoir rentrer chez nous. Si on avait regarder la météo avant, on aurait cherché une autre solution – nous nous sommes renseigné depuis, hein – et on ne serait pas aller à Reykjavik.

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